JACQUES BLANCHER

Saint-Jacques-de-Compostelle 2012.

Cette année je pars faire le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. J’achète avant le départ le matériel de rigueur : chaussures, guides…Au bout de la deuxième halte je me sépare de tout.

Je chemine seule comme bien d’autres. Je me fais mordre par un gros berger allemand dès le début du trajet et comme les traces de dents ne sont pas très profondes et que je m’en tire seulement avec un gros bleu je décide de continuer. Très vite je fais la connaissance de plusieurs autres marcheurs qui ont entamé la route tous seuls eux aussi. Parmi eux Jacques Blancher.
Jacques est plus âgé que nous mais son dynamisme, son rire, sa joie de vivre sont un vrai cadeau sur la route. Il est humble et discret, à l’écoute de nous tous, curieux, intéressé, humaniste au sens noble. Il est artiste et vit de son art. Il peint, il photographie, Il expose dans le monde entier. Il a vécu longuement au Mali, en pays dogon et il écrit aussi.

Moi je suis une fervente amoureuse de l’Afrique de l’Ouest que je sillonne et je ne sais pas encore que je vais partir au Mali quelques mois après notre rencontre et que ce sera mon pays de cœur.
Je fais le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle dans une vraie logique spirituelle et je pense souvent que Compostelle veut dire le maître des étoiles.
Le voyage me ressource, me nourrit. Les rencontres sont très émouvantes. Chacun donne le meilleur de lui-même pour arriver simplement jusqu’au prochain carrefour. Les liens d’amitié qui se tissent sont exceptionnels. On devient la nine team, l’équipe des neuf qui ne se quittent plus et je fais cette belle photo de Nicole et Bernd marchant sur l’eau que j’intitule Roméo et Juliette.

Janvier 2019. Bamako.

e vais saluer une amie de Jacques, Cléo, qui habite au bord du fleuve Niger. De l’autre côté du fleuve il y a le siège de Tombouctou héritage. Elle nous explique comment elle a rencontré Jacques la première fois, qu’on lui a parlé de la venue d’un plasticien et qu’elle a pensé à un chirurgien esthétique mais que la rencontre avec Jacques était bien mieux, extraordinaire. Cléo et Jacques sont habités par la même jeunesse, la même joie de vivre qui pétille. Dans plusieurs pièces, chez elle, je reconnais les œuvres de Jacques.

Je pense au tableau acquis par la mairie de la Grande Motte, particulièrement beau qui représente l’immeuble dans lequel nous vivons à La Grande Motte sur place avec au loin les pirogues de Bamako. Ce tableau me bouleverse particulièrement. Il montre avec tendresse combien les mondes que tout sépare peuvent être proches.

Février 2019. La Grande Motte.

J’apprends que Jacques va faire une grosse rétrospective de son travail en lien avec ses voyages pour AIAP-Unesco à La Grande Motte, ville où je transite actuellement. Il y retrace son parcours de nomade, les routes qu’il a prises pour découvrir les civilisations, les âmes humaines. On se retrouve sur place, on parle du Mali, de la vie vivante qui passe par nous tous, toujours. Jacques m’invite à écrire un texte pour son beau journal d’exposition, un texte pour parler de Tombouctou héritage, projet tellement en lien avec son travail de mise en valeur de l’humain, et je vous invite à découvrir son exposition magnifique et vibrante : l’art en humanité.

CULT 19 - Guide 01 2019 VBD - Jacques Blancher 02

L'art en humanité

Exposition par Jacques Blancher du 1er juin au 28 juillet 2019 à La Grande Motte parmi 5 lieux d'expositions dans toute la ville

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